I'm my own sideshow.

"Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon." Anna Karénine, Léon Tolstoï.

"-La chatte s'appelle Kitty, mais je n'ai pas bien retenu le nom du chat, dit-elle.[...] -Lévine? je suggère -Oui, me dit-elle, c'est ça. Lévine. Comment vous savez? [...] Ce n'est pas un révolutionnaire au moins? -Non, dis-je, le révolutionnaire, c'est Lénine. Lévine, c'est le héros d'un grand roman russe. Kitty est la femme dont il est amoureux."

" "Mais on peut-être très intelligent et en même temps très démunie, tu sais, très lucide et très malheureux." Sans rire. Tu as trouvé ça dans Pif Gadget? J'ai failli demander. Et tout d'un coup, j'ai eu envie de monter d'un cran. J'étais quand même devant le type qui coûte près de 600 euros par mois à ma famille depuis une décennie, et pour le résultat qu'on sait: trois heures par jour à pulvériser des plantes vertes et une impressionnante consommation de substances facturées."

"J'ai beau savoir qu'il y a des adultes qui ont des masques tout sucre tout sagesse mais qui sont très laids et très durs en dessous, j'ai beau savoir qu'il suffit de les percer à jour pour que les masques tombent, quand ça arrive avec cette violence là, ça me fait mal. [...]J'ai beau savoir que le monde est laid, je n'ai pas envie de le voir.

    Oui, quittons ce monde où ce qui bouge dévoile ce qui est laid."

"Et est-ce que vous trouvez normal que quatre personnes vivent dans quatre cents mètres carrés quand des tas d'autres, et peut-être parmis eux des poètes maudits, n'ont même pas un logement décent et s'entassent à quinze dans un vingt mètres carrés? Quand cet été on a entendu aux informations que des Africains avaient péri parce qu'un feu d'escalier avait pris leur immeuble insalubre, ça m'a donné une idée. Eux, le bocal à poisson, ils l'ont sous le nez toute la journée, ils ne peuvent pas y échapper en se racontant des histoires. Mais mes parents et Colombe s'imaginent qu'ils nagent dans l'océan parce qu'ils vivent dans leurs quatre cents mètres carrés encombrés de meubles et de tableaux."

"On a beau dire, on a beau faire des grands discours sur l'évolution, la civilisation et tout un tas d'autres mots en "tion", l'homme n'a pas beaucoup progressé depuis ses débuts : il croit toujours qu'il n'est pas là par hasard et que des dieux majoritairement bienveillants veillent sur sa destinée."

"C'est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèse dans le temps, de suspension, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais.

Oui c'est ça, un toujours dans le jamais.

N'ayez crainte, Renée, je ne me suiciderai pas et je ne brûlerai rien du tout.

Car pour vous, je traquerai désormais les toujours dans le jamais.

La beauté de ce monde"

-tous les extraits sont de L'élégance du hérisson, Muriel Barbery.-